Le groupe d'habitations n°2 comprend 20 locations de type HLM (habitations à loyer modéré) et une maison commune, la Snail House, partagée avec le groupe n°1. Les bâtiments ont été achevés en mars 1996 et abritent aujourd'hui 22 adultes et environ 10 enfants et jeunes.

Les maisons, toutes assez similaires et disposant d'un solarium, sont organisées en triangle autour de la maison commune et donc exposées aussi bien au sud, qu'à l'est et à l'ouest.  Les murs extérieurs sont en plâtre recouvert de thuya avec isolation papier. Les murs intérieurs sont en briques d'argile non brûlée.

La majeure partie de la vie démocratique interne au groupe s'opère lors de ses réunions mensuelles. Afin de renforcer leur cohésion et leur sens des responsabilités et de réduire les coûts, le groupe n°2 a choisi de réaliser lui-même certaines tâches de gardiennage en complément d'un gardien à temps partiel qui coordonne la maintenance et les tâches administratives, ainsi que le contact avec la société d'HLM Lejerbo. Tous les adultes participent au moins à un groupe de travail interne au groupe d'habitations, chacun ayant son propre domaine de responsabilité : maison commune, espace extérieur, entretien des bâtiments, ... Chaque adulte doit contribuer à hauteur de quatre jours ouvrables par an au profit du groupe d'habitations.

Inspiré par le rapport Brundtland, le groupe d'habitations n°2 s'est créé en 1992 autour de la volonté de raccourcir les circuits de ressources et de montrer comment des personnes "ordinaires" pouvaient contribuer à réduire la consommation de CO2 sans compromettre son niveau ou sa qualité de vie. 

Il a été très difficile pour les pionniers du groupe n°2 de trouver une société d'HLM intéressée pour investir dans l'écovillage et qui acceptait de construire des habitats durables et d'inclure les futurs habitants dans l'élaboration du projet. La seule structure qui en était capable, Lejerbo, était domiciliée à Copenhague, ce qui a favorisé un mouvement de résistance de la part des sociétés monopolistiques d'Aarhus qui ont vu là l'émergence d'un nouveau concurrent.

Lejerbo a alors été la première société de HLM à investir dans un projet d'habitations durables à loyer modéré avec des maisons basses énergies et des constructions innovantes. Par ailleurs, ces logements locatifs étaient une vraie opportunité pour l'écovillage de permettre à des personnes - n'ayant pas les moyens ou l'envie d'investir dans la construction d'un logement sain et durable - de pouvoir bénéficier de ce cadre de vie et donc de favoriser la mixité sociale. 

Par ailleurs, un important travail a été réalisé par Lejerbo concernant l'inclusion dans le projet des futurs habitants, ou tout du moins des personnes intéressées. Ainsi, un "atelier d'avenir" réunissant pendant une journée des architectes, les potentiels futurs habitants et la société d'HLM a été organisée pendant laquelle de nombreuses idées ont été exprimées, examinées et sélectionnées afin de définir un projet final autour duquel le groupe fait consensus et les architectes peuvent travailler. Cette élaboration collective du projet a permis d'influencer la manière dont les maisons devaient être placées et décorées (comme la création des solarium) et la conception des espaces extérieurs. 

En plus d'avoir accepté de prendre part à un projet durable et d'y inclure les futurs habitants, la société de HLM, habituée à gérer seule les listes d'attente, a consenti à recourir à la liste établie par l'écovillage pour les premiers habitants (un groupe qui s'était déjà constitué en association sous le nom de l' "association des futurs habitants du groupe d'habitations n°2) et donc à faire une demande de dérogation auprès du ministère. Cinq années après le début du projet, il ne restait que très peu de personnes du groupe initial, qui avait notamment participé à l'atelier d'avenir, à vouloir finalement emménager dans l'écovillage. Bien que cela ait présenté la difficulté de monter un projet avec des personnes pour lesquelles nous ne savions pas si elles allaient finalement emménager dans l'écovillage, le fait d'avoir pris part au projet de construction initiale du groupe d'habitations fut une bonne expérience pour les participants même s'ils ne sont finalement pas tous venus habiter ici. 

 

Le projet a fini par être plus coûteux que prévu. Il était donc nécessaire de faire des compromis pour pouvoir lancer la construction. Ce fut un long processus afin de tenir le budget de la société d'HLM. Malgré le budget serré, la majorité des objectifs de construction écologique ont été réalisés : mur en terre cru, isolation papier, récupération des eaux de pluie, maison commune, préparation du bâti pour les toilettes sèches (projet finalement abandonné du fait d'une mauvaise maitrise technique des enjeux collectifs liés à la densité des habitations). Des concessions ont notamment été faites sur les cuisines, très minimalistes, uniquement équipées d'étagères, d'une table en hêtre et d'une cuisinière.

Par la suite, un chauffage thermique a été mis en place pour l'eau sanitaire et en 2012, des panneaux solaires couvrant la consommation électrique des espaces communs ont été installés. Une buanderie alimentée en eau de pluie est largement utilisée dans la maison commune, bien que certains aient choisi d'avoir une machine à laver privée.

 

Bien que les habitants du groupe n°2 soient pleinement intégrés dans l'écovillage, certains se différencient des propriétaires en étant plus réticents vis-à-vis des investissements, moins dans la prise d'initiative et de risque, ce qui permet également à l'ensemble des membres de l'écovillage d'examiner davantage  les projets en vue de s'assurer de leur viabilité, il s'agit donc d'une réticence nécessaire à la collectivité.